Les bonbons sauvages d’hiver

Aujourd’hui je vous présente mes bonbons sauvages d’hiver.

Le cynnorhodon ou plus communément connu sous le nom de gratte cul, c’est le p’tit régal des rando hivernales ! C’est aussi un super mot à placer pour les joueurs de scrabble et pour d’autres ça évoque l’enfance avec les fameux poils à gratter que l’on trouve à l’intérieur !

Et botaniquement, qu’est ce que c’est ?

Les cynorrhodons sont les « fruits » du rosier sauvage (Rosa canica) que l’on retrouve aussi sous le nom d’églantier ou rosier des chiens. On trouve cet arbrisseau de 2-3m de haut dans les haies, plaines, friches et tout endroit ou la forêt « s’agrandit », car il est l’un des précurseurs de la forêt. Il ressemble bien évidemment à nos rosiers : branches épineuses, fleurs roses morphologiquement proches de celles du rosier avec 5 pétales. Après fécondation de ses fleurs, dès l’été on commence à voir apparaitre nos fameux cynorrhodons mais il faut encore pas mal de patience avant qu’ils soient totalement formés et mûrs. On dit par abus de langage que les cynorrhodons sont des « fruits » mais ils sont en fait de faux fruits.

Les fruits se développent à partir des ovaires qui contiennent les ovules. Les ovules donneront après fécondation les graines tandis que les ovaires donneront les fruits. Ici dans le cas du rosier mais aussi de beaucoup d’autres fruits comme la pomme,  ce que l’on appelle communément les « fruits » sont issus de la transformation du réceptacle floral (la base de la fleur). A l’intérieur, on y retrouve les « vrais » fruits secs appelés akènes, entourés des fameux poils à gratter.

Ne soyez pas étonnés de voir des cynorrhodons plus ou moins ovales, plus ou moins rouges et plus ou moins poilus. Tous ces éléments diffèrent selon la variété d’églantier, il en existe une quarantaine en Europe à l’état sauvage a laquelle on peut rajouter les variétés cultivée. Cela nous laisse donc pas mal de possibilités car ils sont tous comestibles ! Selon le rosier ils seront plus ou moins sucrés, plus ou moins acidulés. Cette attirance pour les cynorrhodons n’est pas récente. Au Moyen-âge, ils étaient considérés comme une friandise particulièrement raffinée.

Qu’est ce qu’on mange dans tout ça ?

Et bien on va manger la pulpe qui entoure les akènes et poils à gratter. Pour les manger en petite friandise directement sur l’églantier, on attendra que l’hiver soit bien entamé afin de trouver des fruits ramollis. On presse alors délicatement au niveau de la partie noire pour ne faire sortir que la pulpe que l’on mange directement. Cela permet ainsi de garder les fameux poils à gratter à l’intérieur, qui en cas d’ingestion risqueraient de nous irriter. On peut aussi les utiliser pour en faire des sirops, confitures, ketchup ou encore séchés en tisane. Il faudra bien évidemment retirer les poils à gratter en les passant dans une passoire à maille fine.

Les cynorrhodons sont connus pour être un aliment très intéressant de part sa composition très élevée en vitamine C, jusqu’à 50 fois plus que les agrumes !! En plus d’être un aliment intéressant pour nous les humains, il est aussi très intéressant pour la faune locale qui s’en régale tout au long de l’hiver, notamment les oiseaux et les renards. Pas besoin de rappeler qu’ils sont comme toutes plantes sauvages à cueillir avec parcimonie !

Et d’un point de vue confusion dans tout ça ?

Difficile de confondre le rosier avec une autre baie ou une autre plante. Si jamais vous confondez l’églantier avec des rosiers domestiques, ce serait sans soucis car tous les cynorrhodons sont comestibles !

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